Anna vous raconte
Récemment j’ai eu la chance de pouvoir travailler à la Cité de l’Innovation du Mans pour la start-up Oohee. J’étais entourée d’entrepreneurs passionnés et doués, toujours partants pour partager leur expérience et s’enrichir les uns les autres. Je suis fascinée par le monde des inventeurs, de l’intelligence artificielle, de l’innovation. Et j’ai découvert que ce concevait juste à côté de moi, la première moto hybride au monde ! Alors certes, j’adore chevaucher les motos. Mais de là à comprendre le fonctionnement de la Bête baptisée Furion M1… hum… Mais tant pis, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai osé demander à Marc Evenisse, son concepteur, de pouvoir lui poser quelques questions pour Sarthe Découverte.
Quand j’ai demandé à Marc de me raconter tout d’abord qui il était, ses premiers mots furent « papa de deux enfants ». Et puis sinon il a 37 ans, il est designer et il vit en Sarthe. Il a toujours fait ce qui lui plaisait comme, par exemple, pigiste pour des magazines moto pour lesquels il dessinait des modèles d’anticipation de motos, ou professeur vacataire dans des écoles d’ingénieurs.
Technophile et passionné de moto, l’idée d’une moto hybride a commencé à germer en constatant que les motos n’avaient guère évolué depuis des années. Avec la nécessaire transition énergétique, la voiture hybride a vu le jour. Mais pas de moto. Aucun gros concepteur industriel ne s’est engouffré sur ce marché.
Alors comment fonctionne la Furion M1 ?
Cette moto hybride, destinée aux sports mécaniques et à la route, est une association de 2 moteurs : un thermique et un électrique.
L’avantage de cette combinaison est qu’elle permet de s’adapter aux conditions de circulation. Ainsi en milieu urbain, le moteur électrique seul sera actionné permettant de faire baisser au final la consommation de carburant de 40%. L’autonomie est alors de 50km, de quoi faire plusieurs fois le tour de la ville sans polluer et à moindre coût.
Lorsqu’il est nécessaire d’accélerer, sur une autoroute par exemple, les deux moteurs couplés apportent une performance optimale.
En configuration économique, elle permettra de parcourir entre 400 et 500km.
Pour les connaisseurs qui souhaitent en savoir davantage, son site web vous donnera davantage de détails.
Comme je l’ai écrit un peu plus haut, Marc est designer, pas ingénieur. Il a osé sortir de sa zone de confort pour se lancer dans la conception d’une première mondiale, ce qui pour moi est très courageux, et surtout fabuleux ! Je lui ai demandé quelles qualités étaient nécessaires pour franchir le pas et oser sortir des sentiers battus.
Tout d’abord il faut être passionné par le sujet et ouvert d’esprit. Se documenter encore et encore. Apprendre un maximum, travailler sa mémoire. Il faut se laisser imprégner par le sujet, nager dans le bouillon.
Puis il faut cesser de se trouver des excuses pour ne pas passer à l’action et se convaincre qu’on est capable de faire. Une question de confiance en soi… et d’audace ! Beaucoup de personnes talentueuses se freinent et n’osent pas.
Puis une fois le projet lancé, la patience est de mise. Un projet d’une telle envergure ne se conçoit pas en quelques mois. Au fil des rencontres et des recherches, il évolue. Les échanges avec des ingénieurs ou des pilotes sont précieux d’enseignements pour élaborer la Furion M1.
Il est aussi nécessaire de comprendre que les échecs sont formateurs. Selon Marc, la résilience est une capacité indispensable dans tout projet. Se heurter à des déconvenues ne doit pas signifier la fin du projet.
Les deux conseils bonus : dormez davantage et gardez du temps pour votre vie de famille.
Je remercie Marc de m’avoir accordé cet entretien très enrichissant. Merci pour tous ces précieux conseils sur l’innovation et la volonté d’entreprendre.
La Furion M1 est une belle innovation, vous ne trouvez pas ? Je lui souhaite de trouver tous les partenariats financiers et autres nécessaires à sa création. J’ai hâte de la voir foncer sur le circuit des 24H ! Pas vous ?!
Son site web :
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