Vincent, notre premier contributeur externe, revient nous montrer et nous expliquer l’histoire de ces boîtes colorées…
Si vous êtes un habitué des rues du Mans ou un simple observateur de passage, vous avez certainement remarqué des armoires France Télécom, jalonnant nos trottoirs, parées de belles couleurs qui s’affadissent au fil du temps.
Simplistes, naïves, abstraites, cubistes ou encore sophistiquées au graphisme plus travaillé, elles sont une touche de gaité dans leur environnement immédiat fait de murs, trottoirs et rues à dominante monochrome.









Elles sont l’œuvre d’étudiants en 2ème année de design d’espace et design d’objet de l’Ecole des Beaux Arts du Mans. Ce projet a vu le jour en 1995 sous l’égide de la Ville du Mans en partenariat avec France Télécom.
L’objectif était double, éviter que ces armoires ne servent de supports publicitaires, et aussi de mieux les insérer dans l’environnement urbain.
La décoration était libre mais pouvait néanmoins faire référence au contexte architectural, historique ou à l’activité du quartier, sans toutefois choquer les passants.
La ville a fourni la peinture et du vernis anti-graffiti.
A l’origine, le projet portait sur 5 armoires et faisait l’objet d’un concours dont les 3 premiers retenus parmi les 5 étaient récompensés par des chèques émis par France Telecom. D’ailleurs, de ces armoires du projet initial, il n’en reste plus qu’une dans sa robe d’origine, hommage au peintre Paul Klee, et qui est située rue de Richebourg (photo n°2).
Cette opération a remporté un tel succès que cette mise en beauté s’est multipliée et s’est étendue sur la ville.






On trouve la majorité de ces « fresques » dans le centre, mais il en est certaines situées jusqu’en périphérie.
J’imagine, en regard de la similitude de style, que certains étudiants ont eu à leur actif plusieurs armoires ou auront travaillé en groupe et ratissé une rue ou un quartier ; quand d’autres n’en auront réalisé qu’une seule dans un style suivant leur inspiration du moment.
Il s’en trouve plus d’une centaine et certaines ont perdu de leur superbe sous les effets du temps, quand d’autres sont perdues à jamais suite à des dégâts irrémédiables d’origine humaine.
Vouées à disparaître, c’est peut-être cela qui m’a poussé à les immortaliser. Il m’arrive encore d’en découvrir au hasard de mes errances, mais maintenant je les laisse en paix…
Si à ce jour vous n’y aviez jamais porté attention, peut-être vous amuserez-vous à les chercher, à défaut de les traquer comme je l’ai fait ; toutefois, restez vigilant si vous êtes au volant.
Et si vous étiez familier de certaines sans y prêter plus d’attention, peut-être porterez-vous sur elles un autre regard.




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