Le dépôt ferroviaire du Mans

Vincent revient ce week-end pour nous raconter et nous montrer une facette de l’histoire du Mans

Depuis longtemps j’apprécie les ambiances industrielles, portuaires et ferroviaires, surtout quand il s’en dégage une atmosphère particulière, un passé chargé d’histoire(s), ou encore, les lieux laissés à l’abandon où la nature reprend ses droits.

Il y a quelques années je me suis demandé ce qu’était devenu l’ancien dépôt SNCF du Mans, où plutôt ce qu’il en restait.

A l’époque, les différents plans de la ville, cartes IGN… en ma possession représentaient les infrastructures lorsqu’elles étaient encore opérationnelles. Du coup j’avais fureté et découvert qu’il existait encore quelques vestiges.

J’y suis retourné dernièrement et j’ai bien fait car je pense que ces vestiges de part la présence menaçante de quelques engins de travaux ne survivront pas indéfiniment.

Ce vaste ensemble qui a vu le jour en 1914 pour remplacer celui situé en ville trop petit, s’étendait sur 22ha. La double voie d’accès, envahie par la végétation, menait au grill d’entrée Nord et à une rotonde de 360° desservie par un pont tournant de 24m. Une 2ème rotonde identique se trouvait en vis à vis mais séparée de la 1ère par un immense bâtiment faisant office d’atelier de réparations.

Lieu de machines

Au fil des années le parc machines ne va cesser d’augmenter pour atteindre son apogée pendant la guerre, avec 150 locomotives à vapeur en 1943, puis diminuer au fil du temps. En 1958 il est le plus important de la région Ouest ce qui fît du Mans la plaque tournante du grand Ouest Français.

Avec la percée du diesel et l’électrification, 1966 marque un nouveau tournant pour le site, il devient un centre de démolition de locomotives à vapeur.

Deux machines lui sont encore affectées en 1977 bien qu’ayant été fermé 3 auparavant.

Lieu d’hommes

Il a compté jusqu’à 850 employés au total dont 250 agents de conduite qui parcouraient en total cumulé 350 000Km/mois et jusqu’à 500 000Km les mois d’été, 400 agents tous grades confondus dans les bâtiments d’entretien et de réparations et 200 agents aux services généraux et intérieurs (administratifs, gestion, entretien, école d’apprentissage).

Lieu de drames

Il est bombardé à plusieurs reprises pendant la seconde guerre mondiale. Ainsi, en mars et mai 1944, la gare de triage est hors d’usage, un pont tournant est détruit de même que 250 wagons et 6 locomotives par plus de 300 bombes larguées à 4500 mètres d’altitude par les forteresses volantes B17. Plusieurs dizaines de morts et de blessés sont à déplorer.

Lieu de vie

1946 marquera le renouveau avec sa reconstruction complète qui mettra cependant quelques années pour lui redonner son lustre d’antan.

Durant les évènements de 1968, le dépôt a été bloqué du 17 mai au 6 juin. Aucune machine n’est sortie : « Nous nous étions organisés en 4 x 6 pour les piquets de grève ! ».

Lieu d’abandon

Fermé en 1974, il ne reste en 1980 que les infrastructures, et le dépôt sert de garage à du matériel destiné à la destruction. En 1990, tous les bâtiments sont rasés.

Aujourd’hui, il ne subsiste que la partie ayant fait l’objet de ces photos, le reste étant occupé par une vaste plaine parsemée de quelques collines de gravas et de sable d’une entreprise de matériaux de carrière.

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