Dav_bus derrière l’objectif
Il y a peu de temps, ma curiosité m’a poussé un samedi après le boulot vers un lieu singulier, un endroit longtemps méconnu des manceaux, en l’occurence l’ancien hôpital psychiatrique Etoc-Demazy.

Coincé entre la gare sud, les modernes immeubles du quartier Novaxis et le parc du Gué de Maulny au bord de l’Huisne, cet élégant ensemble architectural du 19ème siècle est une enclave hors du temps à deux pas du centre-ville.
Inauguré en 1828, cet asile d’aliénés a été construit selon les plans d’Hippolyte Lebas, dans le but de préserver les internés grâce à des pavillons séparés, et de rationaliser les soins avec des espaces dévolus à chaque fonction. Le souci de l’hygiène physique et mentale, voilà qui était novateur pour l’époque. Par ailleurs, le caractère des bâtiments disposés selon une rigoureuse symétrie donnait des airs de village, avec ses perspectives et ses jardins. Et les galeries à arcades de se laisser croire au cœur d’une abbaye…
L’établissement a abrité jusqu’à mille patients pendant la première guerre mondiale, les plus aisés étant logés dans un bâtiment plus confortable que les simples pavillons, bénéficiant d’un régime de faveur, qui leur permettait notamment d’avoir leur domestique.
Classé monument historique en 2004, l’hopital Etoc-Demazy est resté en activité jusqu’en 2011 lorsque les derniers malades ont été transférés sur le site d’Allonnes.
Le site fut repris en main il y a quelques années par Histoire & Patrimoine, un promoteur immobilier spécialisé dans la réhabilitation de lieux patrimoniaux, restaurant l’ensemble des pavillons et galeries en vue d’y aménager des appartements. Ce qui est de mon point de vue une réussite !
Preuve que n’en déplaise aux démolisseurs, le patrimoine du 19ème siècle commence progressivement à être préservé et à trouver une nouvelle utilité.
En parcourant cet immense dédale de galeries, de cours et jardins, on ressent comme une impression de sérénité, comme un cocon coupé du temps et du brouaha de la ville pourtant si proche..
Un petit peu à l’écart, la chapelle est l’un des rares bâtiments encore en attente de restauration. La porte étant curieusement ouverte, je n’ai pas pu m’empêcher d’y pénétrer pour photographier son intérieur resté dans son jus d’origine.
Bref, un lieu magnifique qui reprend désormais vie et je ne peux que vous inciter à venir y flâner.

Crédits photo : David Busson
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